Wednesday, August 15, 2012



Old Ideas - Leonard Cohen à Gand (14 août 2012)


Hier j’ai vu Léonard sur la Place Saint Pierre, non pas celui de la Mona Lisa, celui-là fait partie de l’histoire, ancienne, mais le grand poète canadien avec ses yeurs rieurs qui vous regarde du haut de ses septante-huit printemps, sa voix suave, son feutre noir bien planté sur la tête.  Monsieur Cohen était de retour dans notre plat pays, à Gand, sur la Sint Pietersplein, sous un ciel plombé qui gardait la chaleur de la journée et nous donnait l’impression, enfin, que l’été était bien présent.
Dès les premiers accords de Dance me to the end of love, les plus sensibles d’entre-nous, et j’en suis, ne peuvent qu’écraser une larme ;  Monsieur Cohen tient l’audience, dans le creux de la main, l’arène se transforme en église, le concert en messe, l’assemblée, convaincue, écoute dans le silence Leonard Cohen sussurer sa poésie sur des airs enjôleurs marqués par des accents baltiques grâce au violon de Alex Bublitchi et la mandoline et autre guitare à douze cordes de Xavier Mas.  Un premier set lent de 90 minutes nous fait découvrir certaines perles de son dernier opus – Old Ideas – le thème de sa grande tournée mondiale.
Après 20 minutes, le band revient sur scène pour nous flanquer une nouvelle giffle en écumant le répertoire de ces quarantes dernières années, mêlant les valses langoureuses avec les plus musclés First We Take Manhattan et autres titres des années 80.
Cohen fait la part belle à ses musiciens ;  il les admire, les soutient, les porte au devant de la scène, avec les performances de sa collaboratrice la plus fidèle, la Californienne Sharon Robinson, et celles des sœurs Webb, à la fois multi-instrumentistes, choristes, et gymnastes.
Après une deuxième partie de plus de 100 minutes, Monsieur Cohen nous demande la permission de partir, mais ce n’est que pour mieux revenir, une première fois, une deuxième fois, et même une troisième fois, pour le plus grand plaisir des 8000 spectateurs qui, debout depuis le premièr rappel, voudrait que Monsieur Cohen les emmène danser jusqu’au bout de la nuit.  Après 210 minutes de belles mélodies, d’humour et de magnifique poésie, Monsieur Cohen nous quitte, mais ce n’est qu’un au revoir et comme il le dit si bien, il faudra attendre qu’il soit en chaise roulante pour pouvoir se débarrasser de lui !
Merci Monsieur Cohen pour un concert hors normes, de la part d’une homme humble et vrai.

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